histoires espagnoles: Grândola, terre de fraternité

Des chansons dites "révolutionnaires", il y en a beaucoup. Mais rares sont celles qui méritent cette étiquette autant que "Grândola, Vila Morena" de Zeca Afonso. C'est cette chanson qui, à 00:20 dans la nuit du 24 au 25 avril 1974, a marqué le début de la Révolution des Œillets au Portugal.

Grândola est une petite ville dans l'Alentejo, une région où la gauche est traditionnellement forte. L'hommage que fait Zeca Afonso à cette ville, "terre de fraternité", est aussi un éloge à la liberté du peuple:

Grândola, ville brune
Terre de fraternité
Seul le peuple ordonne
En ton sein, ô cité

En ton sein, ô cité
Seul le peuple ordonne
Terre de fraternité
Grândola, ville brune

À chaque coin un ami
Sur chaque visage, l’égalité
Grândola, ville brune
Terre de fraternité

Terre de fraternité
Grândola, ville brune
Sur chaque visage, l’égalité
Seul le peuple ordonne

A l’ombre d’un chêne vert
Dont je ne connaissais plus l’âge
J’ai juré d’avoir pour compagne
Grândola, ta volonté

Grândola, ta volonté
J’ai juré de l’avoir pour compagne
A l’ombre d’un chêne vert
Dont je ne connaissais plus l’âge

De nos jours, la chanson n'a rien perdu de son actualité. Ainsi a-t-on vu, lors des grandes manifestations contre la politique d'austérité imposée au Portugal par la Troika, le slogan "O povo é quem mais ordena" (Seul le peuple ordonne) sur beaucoup de banderoles. C'était d'ailleurs le slogan principal du groupe "Que se lixe a Troika" (Nique la Troika). En 2013, des manifestants l'ont chantée au parlement portugais pour protester contre le Premier Ministre Passos Coelho.

Il existe plusieurs reprises de la chanson, notamment par le groupe de punk espagnol Reincidentes, par le groupe de ska basque Betagarri, ou encore par le groupe de punk brésilien Banda 365: